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Nos visages (2)
Projet 2019 - 2023
Le travail est en cours, engagé depuis les premiers jours de 2019. Il consiste à faire des portraits en grand nombre. A ce jour déjà plus de 250. Autant de découvertes, de rencontres : une sorte de foule, où chacun cependant aurait sa pleine personnalité. Non pas des anonymes, mais des visages dont la peinture et le dessin reconnaît la valeur inestimable. Sans autre marque d'identité que leurs traits, leur regard, le rayonnement de leur puissante humanité. Fraternité ?
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Novembre décembre 2019
Exposition Galerie Art et Vie,
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Une "foule" donc, mais sans ce que ce mot suggère d'indistinction, de masse. Un "rassemblement" alors peut-être, ou bien une "assemblée", la plus variée possible, mais sans rien de systématique, rien de forcé. Des hommes, des femmes, des enfants, des jeunes, des vieillards, sans aucun a priori d'identité ni d'origine. Ce qui m'intéresse, c'est ce mystère de l'humanité partagée, avant... et au-delà de... toute appartenance.
Des expositions, un livre...
Et cette foule, qu'en ferai-je ? Que deviendra-t-elle ? Je ne le sais pas.
Elle va sans doute nourrir des expositions multiples dans les années prochaines, dans les divers lieux qui pourront s'ouvrir, et avec des choix de portraits qui changeront avec l'évolution progressive de la composition de cette "foule".
Pourra-t-on envisager vers 2023 une grande exposition finale de l'ensemble des portraits réalisés ? ou d'une grande partie d'entre eux ? Il est trop tôt pour savoir. Cela donnera-t-il un livre qui mèlera reproductions de portraits et textes de réflexions sur nos visages et sur l'expérience de la représentation des visages comme exercice d'humanité ? Aujourd'hui, je ne sais. Laissons mûrir les choses.
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Le jeu du portrait
Un portrait n’est pas une copie, une reproduction photographique, exacte. Il est toujours une interprétation subjective, une lecture, volontaire et involontaire résultant de la puissance et de l’impuissance du peintre. Cette interprétation se déploie avec une liberté variable, depuis la recherche scrupuleuse - mais impossible…- d’une exactitude parfaite des traits offerts, jusqu’à une distance inattendue mais révélatrice, sans exclure, parfois, le brin de fantaisie qui fait du sujet représenté le point de départ d’une libre improvisation. Il y a toujours du jeu dans un portrait. S’il n’y avait pas de jeu, ce ne serait pas drôle.
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Tous semblables, tous différents.
Il s’agit de rendre sensible la particularité bouleversante des visages, à l'intérieur de leur similitude évidente. Chacun est unique et dans cette unicité même il est miroir où je contemple ma propre particularité humaine.
Le visage est au cœur de ce processus d'identification et de distinction qui construit notre humanité commune. Nous sommes tous uniques, irremplaçables, beaux, fantastiquement beaux, pourvu que nous prenions le temps de regarder vraiment, et d’apprendre à regarder et voir... et en même temps, nous sommes semblables : je me reconnais dans chaque visage que je croise, et je ressens profondément en moi-même les émotions qu’il exprime. Un sourire me donne de la joie, une face défaite me plombe. L’art du portrait pourrait être perçu comme une démarche d’apprentissage et d’enrichissement de la fraternité humaine... Vaste ambition ! ... mais pourquoi pas ?
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Saint-Didier, 20 février 2020
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